SEMAINE 5 – 13 AU 18 NOVEMBRE – PAPERASSE ET RENCONTRES

En terre étrangère, tout est étrange ! Et si ce n’est pas étrange, tout est plus compliqué. Que la société d’accueil suisse le garde en mémoire avant de juger les immigrés.

Savoir à quelles portes frapper et de quelle manière, rendre une association visible est une affaire compliquée et parfois décourageante.

Cette semaine, parmi d’autres démarches administrative, j’ai cherché des sponsors potentiels, rappelé ceux que j’ai déjà contacté. Beaucoup de coups de téléphone sans réponse, de formulaires de demande de rendez-vous sans réponse
, de formulaires de contact en ligne sans réponse, des mails sans réponse. Beaucoup de recherches sur internet pour trouver les bons contacts.

Ajoutez à cela dans notre boîte aux lettres de Lausanne la réponse de non-entrée en matière d’une fondation philanthropique suisse active en Suisse et dans le monde, suite au dépôt de notre dossier. De quoi décourager. Les recherches de sponsors et importants donateurs en Suisse sont évidemment difficiles pour un projet au Cameroun. Mais il n’est pas question de baisser les bras.

Si ce n’est pas cette année, nous comptons bien un jour parvenir à nous faire ouvrir les portes des succursales camerounaises des grands groupes ou multinationales d’origine suisse dont. Si l’un de vous a un conseil en la matière, vous êtes les bienvenus.

Le fait que les directions des entreprises soient à Douala ne simplifie pas la tâche, nous étions prêts à prendre la route même sans rendez-vous. Finalement nous y avons renoncé. Pour certains potentiels soutiens, cela fait 2 ou 3 fois en une année que nous parvenons à leurs bureaux pour un désormais classique « on vous rappellera ». Nous allons trouver une autre stratégie.

Heureusement, cette semaine un peu morose a été entrecoupée de quelques rencontres agréables. La plus marquante a eu lieu vendredi à l’IFC, Institut Français, où j’ai assisté à un atelier sur le jeu d’acteur dans le cadre du festival Yarah consacré au cinéma. L’atelier était donné par Junior Esseba de Théâtre en Folie, celui qui m’a proposé de donner un atelier de clown la semaine prochaine. J’ai vu des jeunes gens et jeunes femmes pleins d’entrain, concentrés, motivés, positifs. Je me réjouis déjà d’en retrouver quelques-uns à l’Antrethéâtre, lieu de l’atelier, dès mardi 21 novembre.

Cette fin de semaine a été marquée pour le président de Nanaboco et moi par l’actualité internationale : la révélation par CNN des trafics d’êtres humains, des Noirs africains migrants, vendus comme des marchandises et maltraités en toute impunité en Lybie. Le président de Nanaboco, Prince Patrice, est un rescapé de cette terrible route de la migration à travers l’Afrique, il témoigne publiquement depuis des années de ce qui s’y passe, ces images l’ont marqué et il s’est engagé dans un comité d’organisation d’une marche de protestation et sensibilisation à Genève pour le 25 novembre.

Nous avions prévu d’organiser le samedi une projection publique dans notre quartier Eleveur.

En attendant les films d’animation africains que Sylvain recherche et télécharge, Chicken Run est une fable amusante sur le thème de la solidarité, de la liberté, de la prise en main de son destin.

Hasard, coïncidence, le film choisi depuis plusieurs jours est Chicken Run, qui propose une fable qui n’est pas sans analogie avec la libération d’un camp de prisonniers ou d’esclaves. Espérons que cela soit de bonne augure.

Affichettes posées, chaises louées, il n’a pas plu, le ciel était avec nous. Les enfants étaient ravis, quelques parents les ont rejoint avec beaucoup de plaisir et tous nous ont fixé rendez-vous pour une prochaine projection, surtout lors des congés de fin d’année.