Semaine 4 – du 6 au 11 novembre – clown et cinéma

Mon séjour se poursuit, riche en découvertes, en rencontres, en récolte de sourires et en gourmandises diverses.

Bombo au restaurant Istanbul après une longue marche
Le petit déjeuner préféré de Bombo

 

 

 

 

 

 

 

Les longues et coûteuses démarches pour faire sortir notre voiture de la douane de Douala ont finalement abouti, accompagnées de toutes les formalités réglementaires pour circuler (assurance, carte grise, visite technique, etc). Quelques petites réparations sont encore prévues, mais nous avons finalement pu nous déplacer vers Bafoussam (270 km de Yaoundé environ) sur des routes parfois en bon état, souvent parsemées de nids de poules qui nous ont valu 2 éclatements de pneus. Heureusement, nous sommes partis et revenus sains et saufs, c’est l’essentiel.

Les démarches administratives sont à la fois simples et compliquées, les déplacements dans les bureaux prennent du temps. J’ai entrepris de faire une photocopie légalisée de mon passeport afin de ne pas l’emporter partout avec moi, au risque de le voir disparaître si mon sac à main devait être arraché. D’abord trouver un secrétariat pour photocopier le passeport et la page du visa. Puis déplacement au commissariat, que le taximan puis le mototaximan qui devaient m’y emmener ne connaissaient pas car il est un peu reculé dans le quartier, ça prend du temps. Le commissariat a signé et mis les tampons sur ma photocopie, mais n’avait pas de timbre fiscal, nécessaire. 15h, trop tard pour me rendre au service des impôts qui va fermer. Le lendemain, 8h45, je suis devant le service. Des personnes attendent, les employées ne sont pas arrivées. 9h20, une employée arrive, mais c’est sa collègue qui est partie la veille avec la clé de l’armoire de la machine à timbrer. Une femme de ménage me confie que cette dame arrive souvent tard le vendredi, disons vers 10h. 10h20 la dame arrive, en 1 minute elle appose les timbres. Voilà, trajets compris, j’y ai quasiment passé la matinée, mais on a le temps, n’est-ce pas ? tant pis pour toutes les personnes qui perdent le leur pour faire aboutir leurs démarches, ce n’est pas le problème de cette dame. C’est ainsi que parfois on peut attendre des jours car le fonctionnaire qui est le seul habilité à signer ou timbrer un document est parti au village et reviendra un de ces jours…

Semaine active, je suis allée à l’improviste dans un autre hôpital de Yaoundé, Madame le Directeur et Madame le Chef de Service de Pédiatrie m’ont reçue, elles se sont montrées très intéressées par notre proposition de visites de clowns dans leur service, nous attendons leur confirmation pour organiser une première visite-test.

J’ai rencontré Madame Ledru, responsable du Golf Club Yaoundé, en vue d’organiser un événement caritatif en faveur de Nanaboco dans le club house, notre dossier est entre les mains du Président du club, à suivre.

J’ai reçu confirmation de l’atelier clowns que je donnerai du 21 au 25 novembre en collaboration avec l’association Théâtre en Folie. Je me réjouis et j’appréhende à la fois ! Ce sera mon premier atelier de formation aussi long ! Heureusement, Junior Esseba sera à mes côtés comme facilitateur !

Mercredi, jour de visite des clowns au HGOPY. Les quelques remarques et indications d’affinage de leur bon travail transmises lors du débriefing de la dernière visite sont parfaitement respectées. Je suis ravie de les voir animer avec sensibilité, avec une attention à chacun, une créativité adaptée aux petits comme aux grands enfants.

Lien vers quelques secondes de joie à l’hôpital HGOPY

Lien vers le témoignage d’une grand-maman qui accompagne sa petite-fille au HGOPY

D’autres extraits seront disponibles ultérieurement.

Samedi, nous voilà à Bafoussam, au CEO Maman Fanny, orphelinat auprès duquel nous mandatons régulièrement Alain Serge Dzotap, écrivain jeunesse confirmé, pour des ateliers de lecture, écriture, poésie. Un vrai bonheur de rencontrer ces enfants dont j’ai eu le plaisir de lire quelques textes. Quelques bébés, quelques petits de moins de 10 ans, et surtout des adolescents. Nous les réunissons, je leur demande s’ils apprécient les ateliers, ils sont enthousiastes. Alain Serge a réussi à les apprivoiser, créer un lien, il est un peu le tonton qui vient les voir et les intéresser à son domaine de l’écriture. Il leur a ramené de son passage au Salon du Livre de Genève une série d’albums jeunesse pour des séances de lecture fort appréciées.

Après leur avoir raconté 2 contes, je leur ai offert le bloc-notes, papiers, livres à colorier, crayons, feutres, boîte de peinture, gommes, ciseaux, taille-crayons donnés par les auditeurs de Chacun Pour Tous. Ils se sont précipités dessus, avant de commencer à dessiner. Ils nous montreront leurs oeuvres lors de notre prochaine visite en décembre.

A 18h, quand la nuit tombe, nous organisons une séance de cinéma dans le grand salon grâce au vidéoprojecteur et au matériel offert également par les auditeurs de Chacun pour Tous. Ils ont choisi de voir Madagascar, puis Ratatouille et enfin Kirikou. Vers 22h10, fin de la séance, ils étaient absolument ravis, et se réjouissent déjà de notre visite de décembre, où nous remettrons ça.

Maman Fanny, la responsable de l’orphelinat, nous a préparé une chambre pour la nuit, avec peu de moyens mais beaucoup d’attention, elle a envoyé un enfant acheter un litre d’eau en bouteille. « Tu ne peux même pas te laver les dents avec notre eau du forage, c’est pour toi ».

Le matin, on nous a servi un copieux petit-déjeuner, omelette, pain, lait en poudre, chocolat en poudre, café. De quoi bien commencer la journée du retour à Yaoundé. En sortant, surprise ! Les adolescents terminer de laver notre voiture souillée par la terre rouge de l’Ouest !

A Bangangte, la belle terre rouge brique du département du Ndé = Noblesse, Dignité, Elégance !

Sur la route de Bafoussam, nous nous sommes arrêtés à Bangangte, le village de Prince Patrice, le président de Nanaboco et de Sylvain,le Représentant légal au Cameroun, chez leur grand-mère.

Le tabac à Bangangte. Quelle surprise de découvrir des plants de tabac qui poussent spontanément le long de la maison, comme plantes sauvages d’ornements ! Je me dois de préciser que par le passé, j’étais paysanne dans la Broye, et je cultivais le tabac. Ces plantes me rappellent les longues semaines de récolte à genou dans la terre brune. Quelle surprise encore de voir ces souvenirs réveillés à plus de 6’000 kilomètres !

 

 

 

 

 

 

 

On nous sert le koki – prononcer « keukeu » avec l’accent sur la première syllabe – un délicieux met traditionnel local à base de maïs, pimenté juste ce qu’il faut, avec la banane plantain bouillie. Miam !